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Écologie

Mesurer, comprendre et faire évoluer l’impact environnemental du numérique

À l’aube de l’an 2022 le numérique émet près de 4 % des gaz à effet de serre au niveau mondial. Si ce secteur était un pays, celui-ci aurait 2 à 3 fois l’empreinte environnementale de la France. Alors, qu’est-ce qui peut bien faire la différence, dans notre vie quotidienne et dans notre utilisation du numérique, sur son impact environnemental ?

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L'Écodigital, le Blog du numérique écoresponsable, Dossier, L'impact environnemental du numérique

Photo par Viktor Kharlashkin sur Unsplash

Sommaire :

  1. Le calcul de l’impact environnemental
  2. La fabrication des appareils
  3. Internet, un immense réseau matériel
  4. L’impact du transit de données sur le web, quelques méthodes et astuces pour une navigation écoresponsable

    À l’aube de l’an 2022 le numérique émet près de 4 % des gaz à effet de serre au niveau mondial, soit une fois et demi plus que l’aviation civile, et d’ici 2025 ce chiffre pourrait atteindre 8 % et dépasser la part des émissions de gaz à effet de serre actuelle des voitures Si ce secteur était un pays, celui-ci aurait 2 à 3 fois l’empreinte environnementale de la France.

Si depuis la fin du XXème siècle le numérique est largement perçu, à grand renfort de messages commerciaux, comme un gardien de la modernité et du progrès, les rapports du Shift Project ou du Haut conseil pour le climat semblent aujourd’hui indiquer une nette et croissante augmentation de l’impact environnemental du secteur numérique. Extraction des matières premières, procédés de fabrication, électricité nécessaire à l’utilisation des terminaux numériques ou encore défaut de recyclage, les principales et différentes causes de cette pollution environnementale, mais également humaine, sont nombreuses.

Selon le Haut conseil pour le climat, ces émissions de gaz à effet de serre et leurs impacts sur l’environnement devraient continuer à croître pour atteindre d’ici 2030 une augmentation de 18 à 45 %, avec le déploiement de la cinquième génération des standards de téléphonie mobile, la fameuse 5G. Et celle-ci n’est bien entendu pas le seul facteur aggravant à prévoir dans les années à venir.

C’est ainsi pour « réduire l’empreinte environnementale » du secteur du numérique que le Sénat a adopté ce 12 janvier une proposition de loi s’articulant autour de quatre principes fondamentaux ; la sensibilisation des utilisateurs et des entreprises à l’impact environnemental du numérique, la limitation du renouvellement des terminaux numériques, allant de pair avec la lutte contre l’obsolescence programmée, la mise en avant d’usages numériques écologiquement vertueux comme l’écoconception des services numériques (sites web, applications), et enfin, l’émergence d’une régulation environnementale destinée à prévenir les futures augmentations.

    Mais au-delà des textes de loi et du travail de certaines associations ou institutions, la réduction de l’impact environnemental et humain croissant du secteur du numérique tient pour beaucoup à l’utilisation individuel de chacun. Alors, qu’est-ce qui peut bien faire la différence, dans notre vie quotidienne et dans notre utilisation du numérique, sur son impact environnemental ?

Le calcul de l’impact environnemental

    Une première chose à savoir à propos du coût énergétique des technologies, et donc dans notre cas le coût environnemental, est que celui-ci est instable dans le temps et donc assez difficile à mesurer ou à prévoir.

Au-delà de la nécessité pour une analyse pertinente de faire entrer en ligne de compte des facteurs tels que la provenance de l’énergie utilisé dans les technologies, ou encore les retombées ou externalités positives de ces dites technologies (comme par exemple la réduction des dépenses de carburants induite par le GPS), les dépenses énergétiques des technologies sont soumises à ce que l’on appelle couramment l’« effet de rebond ».

Autrement nommé « paradoxe de Jevons », ce principe énonce le fait qu’à mesure que les améliorations technologiques augmente notre capacité à employer une ressource, la consommation totale de cette ressource tend à augmenter au lieu de diminuer. C’est à dire pour faire plus simple, que si le coût financier et énergétique d’une ressource, tel qu’un système de traitement et de stockage dans le cadre numérique, a été divisé par environ 70 000 en l’espace d’une vingtaine d’année, un système à environ un million d’euros en 1995 ne vaut plus qu’une quinzaine d’euros aujourd’hui, celui-ci, qui coûte aujourd’hui bien moins d’énergie a vu une augmentation exponentielle de sa consommation.

Calculer l’impact environnemental du secteur du numérique, L'Écodigital le Blog

Photo par Vishwarajsinh Rana sur Unsplash

Pour vulgariser un peu plus l’« effet de rebond » et dresser une métaphore fictive mais plus aisément compréhensible, nous pouvons imaginer qu’un kilogramme de charbon est nécessaire pour faire avancer une locomotive en 1890. Si en 1920 la technologie a évolué en terme d’exploitation du charbon, un kilogramme de charbon ne pourra plus faire avancer qu’une seule locomotive, mais trois d’entre elles.

Ainsi, on pourrait être tenter de se dire que si un kilogramme de charbon suffit désormais à faire avancer trois locomotives, nous allons avoir besoin d’exploiter moins de charbon, car une plus petite quantité est nécessaire. Et donc par déduction, nous penserons que la pollution générée par le charbon va diminuer, puisque nous aurons besoin d’en utiliser moins pour faire avancer un même nombre de locomotives. Mais en réalité, le fait qu’une plus petite quantité de charbon soit nécessaire va induire une baisse du prix du charbon et de la technologie qui le consomme, et ainsi cette technologie, en devenant moins coûteuse et plus banal va se répandre davantage dans la population et voir sa consommation exploser, du fait de son coût plus bas.

Finalement, la consommation de charbon ayant grandement augmenter en 1920 par rapport à 1890, puisque celle-ci est devenu bien moins cher, la pollution généré par celle-ci a également augmenter.

En fin de compte, l’arrivée d’une technologie nous permettant de consommer moins de charbon, a fait exploser la pollution généré par le charbon, puisque celui-ci va devenir en peu de temps bien plus consommé. Ce qui au final, bien que la technologie consomme moins d’un point de vue matériel, en arrive à ce que celle-ci soit bien plus consommée qu’à l’époque.

De plus, des innovations dites « de rupture » sont fréquentes dans le secteur du numérique, et une nouvelle technologie qui consommera moitié moins que son prédécesseur y est chose courante. Toutefois, ces nouvelles technologies qui semblent être la promesse d’un coût énergétique et environnemental plus faible sont dans la grande partie des cas soumises à cet « effet de rebond ».

Ainsi, le calcul du coût environnemental général du numérique est un calcul très complexe, car s’il est juste à un moment donné, celui-ci pourra s’avérer éronné à peine un an plus tard. D’autres facteurs, tels que le coût carbone (CO2) de l’électricité utilisée par un appareil, qui n’est pas le même en fonction du pays de résidence, à savoir 417 gr/Kwh aux États-Unis contre 65 gr/Kwh en France, complexifient le calcul et font donc de celui-ci une opération aussi méticuleuse qu’éphémère.

    Mais même si le calcul de l’impact environnemental du numérique est loin d’être aisé, certaine donnée comme le fait que la fabrication des appareils représente 75 %, ou encore davantage, du coût environnemental total du numérique, nous font sérieusement réfléchir à la capacité du secteur à évoluer vers un avenir plus vert et durable.

La fabrication des appareils

    « En France, 80% des impacts environnementaux sont directement liés à la fabrication des terminaux des utilisateurs », dit Frédéric Bordage, auteur spécialiste du numérique responsable et créateur de la communauté GreenIT en faveur du numérique durable.

En effet, qu’il s’agisse des 35 % d’énergies primaires consommées durant la fabrication de nos terminaux numériques, des 79 % d’eau utilisée, ou des 44 % de gaz à effet de serre émis, le plus gros de la consommation de matière première et de la pollution générée dans le secteur du numérique, a lieu lors de la phase de production de nos équipements, et non comme on pourrait le croire lors de leurs utilisations quotidiennes. La simple fabrication d’un téléviseur exige d’extraire jusqu’à 2,5 tonnes de matières premières et génère 350 kg de CO2. Celui-ci, avant sa première utilisation, aura émis autant de CO2 qu’un aller-retour Paris-Nice en avion.

Alors que les marques du secteur du numérique nous incite à consommer de plus en plus d’équipements divers (smartphone, téléviseur, enceinte, objets connectés…), de plus en plus grands et complexes (miniaturisation des technologies, résolution…), ces nouveaux équipements ont un impact de grandissant sur l’environnement. Limiter l’impact du numérique, c’est donc en premier lieu utiliser moins d’objets numériques et les garder le plus longtemps possible, et lorsque ceux-ci sont en fin de vie, penser à les recycler et à leur donner une seconde vie en les amenant chez un reconditionneur.

Acheter du matériel de seconde main, qu’il soit d’occasion ou reconditionné, et donc remis à neuf, aide ainsi à réduire de façon non négligeable l’empreinte carbone du numérique, qui est due en grande partie à la production et au renouvellement des différents terminaux et équipements. Limiter le nombre d’objets connectés, et plus largement informatiques, est également une façon très efficace de réduire cet impact.

Dans une société où la publicité est omniprésente et tente de façon permanente de nous vendre de multiples objets connectés, dont la réelle nécessité peut être remis en question, il peut-être tentant de s’équiper d’une nouvelle montre connectée, d’une batterie portative ou du dernier modèle de smartphone.

Mais la production de ces équipements, qui nous sont vendus par les grandes entreprises comme vecteurs de progrès humain et technologique, requièrent de grandes quantités de ressources, telle que l’eau, et des matériaux rares et précieux, au coût élevé tant d’un point de vue environnemental, que social et humain.

Et malheureusement trop souvent, la durée de vie de ces équipements est conditionnée par le principe d’obsolescence programmée. En effet, de nombreuses techniques existent, de fabrication ou bien commerciale, comme la durée de vie programmée d’un objet informatique, la difficulté à trouver des pièces de rechange, ou encore le prix exorbitant des réparations, pour inciter l’acheteur à racheter un nouvel équipement neuf au lieu de faire réparer celui-ci.

L’impact environnemental et humain de la fabrication des appareils numériques, L'Écodigital le Blog

Photo par Malachi Brooks sur Unsplash

Si la production des équipements numérique semble ainsi être un problème de taille, de nombreux rapports nous indique que la fin de vie de ceux-ci n’est guère mieux, et que moins de 25 % de ces équipements sont recyclés, quand les autres sont généralement exportés illégalement pour finir dans des décharges géantes à ciel ouvert. Généralement dans des pays asiatiques ou africains, comme la plupart des déchets.

Qu’il s’agisse donc de la fabrication ou du recyclage, lutter contre l’impact environnemental du numérique, c’est donc en premier lieu utiliser moins d’équipements et les faire durer plus longtemps.

L’impact environnemental et humain de la fabrication des appareils numériques, L'Écodigital le Blog

Photo par Patrick Hendry sur Unsplash

Si la fabrication des équipements numérique a un coût environnemental démesuré, il est tout de même important de préciser que le coût social et humain de cette fabrication est le reflet de son impact environnemental.

De nombreux matériaux rares et précieux qui sont utilisés dans la fabrication des smartphones, composants informatiques ou autres objets connectés, tels que des métaux comme le lithium bolivien, l’or australien ou encore le tantale et/ou le cobalt congolais, sont extraits dans des conditions dramatiques, illégales et destructrice pour l’environnement. L’extraction illégal de la plupart de ces « minerais du sang » est à l’origine de drames humains, finance directement le travail d’enfants et la guerre civile, et est extrêmement nocive pour l’environnement.

    Ainsi, il est aujourd’hui important de remettre en question nos modes de production et de consommation qui doivent évoluer vers l’intérêt commun, et devenir le reflet du monde de demain. Mieux comprendre et transformer les modèles productifs dans le secteur du numérique, semble donc être la clé de voûte de la réduction de l’impact environnemental de ce secteur, et d’une transition écologique et sociale concrète.

Internet, un immense réseau matériel

    Au-delà de la part approximative de 75 % que représente la fabrication des appareils et équipements numériques dans l’impact environnemental général du secteur, d’autres facteurs viennent combler les 25 % restants de pollution générée.

Et ceux-ci sont principalement les infrastructures matérielles qui soutiennent le réseau titanesque que représente aujourd’hui Internet, ainsi que l’utilisation de ce réseau. Effectivement, si les géants du numérique s’emploient depuis une dizaine d’années à nous vanter sans relâche les vertus émancipatrices et modernes de la dématérialisation, qui nous permettrait de nous affranchir des déterminismes du matériel, semblant aujourd’hui dépassé par les performances de la sauvegarde en ligne, le fameux « cloud » n’en reste pas moins dans les faits soutenu par un immense réseau de machines physiques, qui ne manquent pas quand à elles de faire croître un peu plus chaque jour l’impact environnemental du numérique.

Loin d’être immatériel, ce réseau composé d’une multitude d’appareils et d’équipements informatiques divers (satellites, serveurs, câbles sous-marin, terminaux domestiques et autres) et présent aux quatre coins du globe, nécessite d’être alimenté par une énorme quantité d’eau et d’électricité, et participe en grande partie à l’émission de gaz à effet de serre du secteur numérique. Au vu de son coût écologique, le « cloud » est-il donc en fin de compte aussi léger qu’on le croit ?

Pour laisser parler les chiffres, 35 % de l’énergie utilisée dans le secteur du numérique sert au bon fonctionnement de nos réseaux, dont 15 % sert exclusivement à faire tourner les « datacenters », sorte d’immenses centre de données regroupant les serveurs d’une ou plusieurs entreprises. Pour le reste, 21 % de l’eau consommée a pour fonction l’utilisation des équipements numériques, et principalement le refroidissement des « datacenters », et 14 % des gaz à effets de serre émis sont également attribuables à ces fameux centre de données.

Car en effet, pour citer un exemple, lorsque l’on envoie un e-mail, le fichier contenu n’est pas directement envoyé à l’ordinateur de notre correspondant, mais celui-ci part de notre machine pour arriver dans un premier temps dans le centre de données de notre fournisseur d’accès Internet, qui renvoie lui-même le fichier au centre de données du fournisseur d’accès de notre correspondant, en le faisant transiter entre temps par de nombreuses machines aux quatre coins de la planète. Et tout cela avant d’arriver finalement sur l’ordinateur du correspondant en question. Et c’est la même chose lorsqu’on fait une requête, depuis notre moteur de recherche à la maison.

Transit de données constant à travers box Internet, centre de données, câbles sous-marins et/ou souterrains, antennes relais et satellites, c’est ça la magie aussi complexe que vertigineuse du réseau gargantuesque qu’est Internet !

Un « cloud » pas si virtuel ? Internet, un immense réseau matériel, L'Écodigital le Blog

Photo par Ian Battaglia sur Unsplash

Avec 4,79 milliards d’internautes en 2020, soit 5,5 % de plus qu’en 2019, Internet continue de grandir chaque année, soutenu par un nombre croissant d’infrastructures matérielles.

Si les « datacenters » localisés uniquement en Californie, aux États-Unis, ont consommés cette année, notamment pour leur refroidissement, l’équivalent de 158 000 piscines olympiques, on imagine aisément l’impact écologique général de ces infrastructures. Ainsi, loin d’être immatériel, l’immense réseau international qu’est Internet est un enchevêtrement complexe d’infrastructures et de machines diverses qui consomment des ressources telles que de l’eau salubre, et de l’énergie dans d’immenses quantités.

Avec l’expansion permanente d’Internet et l’arrivée quotidienne de nouveaux contenus et visiteurs sur la toile, l’accroissement permanent du nombre de ces infrastructures particulièrement gourmandes en ressources diverses paraît donc difficilement soutenable à long terme. Et trouver des alternatives durables semblent aujourd’hui devenir une question cruciale pour une meilleure gestion des ressources et de l’environnement.

Pour aller encore plus loin sur le sujet, le podcast « Pollution numérique : la grande illusion du virtuel ? » par France Culture, qui accueille Guillaume Pitron, journaliste spécialiste du numérique, et Inès Leonarduzzi, fondatrice de l’ONG « Digital For The Planet », disponible sur le site « franceculture.fr », permet de mesurer plus en détails les enjeux liés à la matérialité du réseau Internet.

Si certaines de ces infrastructures semblent parfois s’orienter vers un consommation d’énergie renouvelable et des alternatives plus durables pour l’environnement, il reste tout de même un certain nombre de questions en suspens quand à l’avenir de la consommation énergétique du réseau matériel souvent trop bien camouflé derrière le fameux « cloud », trop souvent présenté comme léger et imperceptible.

    Mais alors, que peut-on bien faire en tant qu’utilisateur pour participer à réduire l’impact écologique du numérique, tout en ayant pas la main mise sur les infrastructures qui composent le réseau ? Et bien c’est en tant qu’« utilisateur », que notre simple « utilisation » de ce réseau peut faire une grande différence.

L’impact du transit de données sur le web, quelques méthodes et astuces pour une navigation écoresponsable

    Envoyer un e-mail consommerait autant d’énergie que de laisser une ampoule allumée pendant 25 minutes, poster une photo équivaudrait à laisser trois ampoules de 20 watts allumées durant une heure, le téléchargement d’un magazine ou d’un journal électronique consommerait autant d’électricité que de faire fonctionner une machine à laver pour une faire une lessive.

Et pour citer un exemple hors-norme, la consommation d’électricité occasionnée par les 2,7 milliards de visionnages sur les réseaux de la vidéo « Gangnam Style », de l’artiste sud-coréen Psy, équivaudrait à la consommation annuelle d’une centrale nucléaire de petite taille. C’est donc une évidence, l’utilisation d’Internet par ses internautes, qui induit une sollicitation constante des infrastructures matérielles dont nous parlions au paragraphe précédent, génère une utilisation des ressources ainsi qu’une pollution environnementale conséquente.

Le transit de données effectué à chaque seconde aux quatre coins du globe par des milliards d’internautes, que ce soit à l’occasion de l’envoi d’un e-mail, du visionnage d’une vidéo en streaming, d’une requête sur un moteur de recherche, ou encore de l’utilisation des différents appareils et équipements informatiques (smartphones, tablettes, ordinateurs, objets connectés…), finit en s’accumulant par prendre une place non négligeable dans l’impact environnemental du secteur du numérique. Comme cité plus tôt, 20 % de l’énergie consommée par le secteur du numérique est imputable à l’utilisation de nos réseaux, contre 30 % pour l’utilisation quotidienne de nos divers équipements. Quand aux émissions de gaz à effet de serre générées par ce secteur, 26 % sont liées à l’électricité nécessaire au fonctionnement de ces divers équipements, et 16 % à l’utilisation des différents réseaux sociaux.

Pour détailler plus précisément les origines de l’impact du transit de données sur le web, les vidéos en représentent 80 %, et sont donc de loin la principale cause de consommation d’énergie et de pollution générée par le flux de données constant sur Internet. Et ceci s’explique par le poids, plus précisément l’espace de stockage occupé par les fichiers vidéos.

Selon The Shift Project, 1 % des émissions de CO2 au niveau mondial serait liées au trafic vidéo, et le trafic grandissant chaque jour, ce sujet peut-être considéré comme préoccupant.

L’impact du transit de données sur le web, quelques méthodes et astuces pour une navigation écoresponsable, L'Écodigital le Blog

Photo par Alvaro Reyes sur Unsplash

Même si toutes les entreprises ne sont pas classés au même titre en terme d’impact écologique. Si par exemple des entreprises comme Google ou Facebook s’engagent sur la voie d’un numérique plus durable en alimentant leurs serveurs avec des énergies renouvelables, d’autres comme Amazon ou Netflix, qui pour ce dernier alimente 30 % de ses infrastructures au charbon, semblent moins préoccupées par la question environnementale.

Quoi qu’il en soit, le trafic vidéo, et plus précisément le streaming vidéo (vidéos à la demande, tout public, pornographie, réseaux sociaux…) qui représente 60 % du trafic total, est aujourd’hui la source d’une certaine pollution environnementale.

Mais loin d’être seul occupant du trafic de données fait chaque jour sur Internet, les jeux vidéos (11 % du trafic), les réseaux sociaux sur lesquels sont partagés chaque jour des milliards de photos et vidéos, les cookies des sites web ou encore les e-mails et les requêtes des moteurs de recherche, occupent également une place importante dans l’impact environnemental généré par le trafic de données.

Avec 3,48 milliards d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux en 2019, et la machine s’agrandissant chaque année, un réseau social comme Facebook a un impact en émission de gaz à effet de serre estimé à environ 645 millions de kg de CO2 par an, impact vertigineux équivalent à 645 000 vols Paris – New-York !

Pour ce qui est des e-mails, qui sont courants dans notre vie professionnelle et personnelle, 1,4 milliards en sont envoyés chaque jour en France, parmi les 293 milliards envoyés dans le monde, nombre qui augmente significativement chaque année. Ce qui bien entendu participe également de façon non négligeable à augmenter l’impact écologique du numérique dans le monde. Et le fait semble ironique, quand on sait que la plupart des ces e-mails sont en réalités des spams (75 %), et que la majorité (60%) ne serait jamais lus. Une grande partie de cette pollution pourrait donc être évitée !

Une fois tous ces chiffres et ces données mis en lumière, la question qui se pose est que peut-on faire depuis notre ordinateur ou notre smartphone pour influencer cet impact écologique ? Peut-on utiliser Internet de façon moins polluante ?

Et bien que l’on ne puisse effectivement pas en tant qu’utilisateur changer la politique des géants du numérique, on peut participer à réduire cet impact en adoptant quelques conduites simples qui permettent de réduire efficacement notre coût carbone en tant qu’utilisateur.

Puisque nous avons vu ci-dessus que 80 % du transit de données sur Internet est lié au trafic vidéo, changer cette consommation paraît être indispensable afin d’influencer l’impact du trafic Internet. Et pour modifier cette consommation en douceur, on peut, au-delà du fait de sélectionner davantage les vidéos que l’on regarde afin d’en réduire le nombre, penser à regarder nos vidéos avec une résolution adaptée à notre écran. Avec 360px de résolution sur un téléphone portable, ou 720px sur un ordinateur portable, la résolution est suffisante et pollue moins !

Une chose simple et décisive sur l’impact environnemental, c’est également de regarder ses vidéos en Wifi et pas en 4G. Effectivement, la Wifi consomme entre 5 et 25 fois moins d’énergie que la 4G, elle pollue donc bien moins, et l’expérience est exactement la même !

Pour renforcer encore plus l’éco-responsabilité de sa navigation sur la toile, on peut désactiver la lecture automatique des vidéos sur les différents réseaux sociaux, ou sur Netflix, ou encore préférer le téléchargement au streaming vidéo quand c’est possible.

Pour ce qui est des réseaux sociaux, mettre en place un économiseur de données, sur Facebook par exemple, mettre son téléphone en économie d’énergie afin de fermer les applications qui tournent en arrière-plan lorsqu’on ne l’utilise pas, et faire attention à ne pas trop stocker de photos et de vidéos sur le cloud (la sauvegarde) de l’application, sont des méthodes astucieuses et efficaces.

Le stockage en ligne de documents, de vidéos, de photographies ou encore de morceaux de musique, sur des serveurs situés tout autour du globe, qu’on appelle couramment le « cloud », fait partie des facteur polluants qui peuvent être réduits par une vigilance plus importante de l’utilisateur.

Est-il vraiment nécessaire d’avoir des dizaines de photos et vidéos, qui occupent de l’espace, sur chaque application et réseau social de notre smartphone ?

Un petit effort de nettoyage régulier de nos sauvegardes peut avoir un impact réel à l’échelle global sur les émissions de gaz à effet de serre des « datacenters » et autres infrastructures numériques.

Enlever la lecture automatique des vidéos, ou encore réduire la qualité et le poids des contenus partagés, s’avèrent également être des attitudes payantes en terme de réduction de l’impact écologique.

L’impact du transit de données sur le web, quelques méthodes et astuces pour une navigation écoresponsable, L'Écodigital le Blog

Photo par Georgia de Lotz sur Unsplash

On peut aussi adopter des gestes écoresponsables pour ce qui est des e-mails. Et en matière d’e-mail, la première chose à faire et de nettoyer régulièrement sa boîte mail ! En effet, une personne qui ne nettoierait pas ses e-mails durant 5 ans, émettrait environ 140 kg de CO2 !

On peut également réduire le nombre de destinataires lorsque c’est possible, ou encore optimiser ses e-mails en réduisant ou en enlevant les pièces jointes inutiles.

Enfin, pour les recherches Internet, on peut en premier lieu décider d’opter pour un moteur de recherche reversant une partie de ses gains à un projet écologique ou humanitaire, peut-être moins vorace en énergie comme Ecosia, Chrome étant un des plus énergivores. On peut également rechercher directement depuis la barre d’adresse avec l’URL du site ou avec des mots-clés précis, ce qui réduit jusqu’à 4 fois les émissions de gaz à effet de serre d’une requête Internet.

Dernières recommandations, on peut couper les animations flash et les publicités, et désactiver les services de localisation pour consommer moins d’énergie !

Un petit plus, privilégier la télévision par TNT, c’est moins polluant que par Internet ! Effectivement, regarder une émission en haute résolution depuis sa box ADSL génère une émission de gaz à effet de serre similaire à la fabrication, au transport et à la lecture d’un DVD. Alors, optons pour la TNT !

En bref, nous avons vu qu’il y a un certain nombres de petites méthodes que l’on peut appliquer dans notre utilisation quotidienne d’Internet et de nos appareils numériques afin de réduire notre impact environnemental.

    Si le transit de données effectué chaque minute de chaque jour sur Internet pollue irrémédiablement, de par la sollicitation d’un immense réseau de serveurs et autres infrastructures, on peut directement avoir un impact sur ce transit en décidant, avec de simples astuces et de petites méthodes, de réduire notre poids au sein de celui-ci.

    Pour conclure ce dossier, nous avons pu voir qu’au delà des politiques des états et des institutions concernant le numérique et son impact environnemental, ou des politiques d’entreprises des géants du numérique eux-mêmes, la place du consommateur est cruciale au sein de la chaîne de pollution du secteur numérique.

Et ce, de la production des terminaux jusqu’à l’utilisation finale des objets numériques et du réseau, tout en passant par le fonctionnement de l’immense réseau mondial d’appareils et d’infrastructures que représente aujourd’hui Internet. Au sens où le consommateur influe au quotidien, à son échelle individuelle, par ses choix, besoins et attitudes de consommation, l’augmentation ou la réduction de la production, et son impact écologique par une utilisation plus ou moins énergivore du réseau et de ses différents appareils.

Reste le problème, semblant parfois insurmontable, de l’agrandissement constant du réseau d’infrastructures mondial qui sous-tend notre vie virtuelle, de l’espace qu’il occupe dans l’écosystème, de l’énergie et des ressources qu’il consomme et des émissions de gaz à effet de serre qu’il induit ; sur lequel, quand à lui, le consommateur n’a que peu de pouvoir de décision.

Dans la course au progrès technologique, économique et politique qui occupe la scène du XXIème siècle, le développement de la technologie et du numérique semble refléter l’insouciance et l’impulsivité qui caractérise l’ordre mondial contemporain. L’impact écologique et humain du numérique ne semblant ainsi pas tant lié au numérique lui-même, qu’à la façon inconsidéré de le penser, de le produire, de l’utiliser et de le renouveler.

Si 80 % de l’impact environnemental et des émissions de gaz à effet de serre générés par le secteur numérique provient aujourd’hui de la simple production déraisonné et désorganisé des terminaux, on peux vraisemblablement espérer pouvoir dans le futur, réduire la majeure partie de cet impact en pensant autrement les modèles et les besoins de productions et de consommation.

La rupture sociale, politique et économique qu’induit la révolution numérique de ce siècle est au moins aussi bouleversante pour nos modèles de société et nos modes de vie qu’a pu l’être la révolution industrielle il y a deux siècles de cela. Il semble crucial aujourd’hui d’orienter les changements majeurs qu’elle engage vers l’intérêt général, et vers la résolution du défi climatique qui caractérise notre époque, en sortant d’une façon impulsive, individualiste et déraisonné de penser, de produire et d’utiliser le numérique.

Sources :

Institut Montaigne [en ligne]. Gilles Babinet, 24 mars 2021 [consulté le 21 septembre 2021]. Comment concilier transition écologique et numérique ? Disponible sur : https://www.institutmontaigne.org/blog/comment-concilier-transition-ecologique-et-numerique

Greenpeace [en ligne]. [consulté le 21 septembre 2021]. La pollution numérique, qu’est-ce que c’est ? Disponible sur : https://www.greenpeace.fr/la-pollution-numerique/

Qu’est-ce qu’on fait ?! [en ligne]. Camille Cazanave, Mathilde Frézouls, Benoit Dupré, Diane Roblin, 27 janvier 2020 [consulté le 21 septembre 2021]. Pollution numérique : du clic au déclic. Disponible sur : https://www.qqf.fr/infographie/69/pollution-numerique-du-clic-au-declic

France Culture [en ligne]. 17 septembre 2021 [consulté le 21 septembre 2021]. Pollution numérique : la grande illusion du virtuel ? Disponible sur : https://www.franceculture.fr/emissions/le-meilleur-des-mondes/le-meilleur-des-mondes-emission-du-vendredi-17-septembre-2021

Europe 1 [en ligne]. Laetitia Drevet, 7 avril 2021 [consulté le 21 septembre 2021]. Trois chiffres pour comprendre l’immense impact écologique du numérique. Disponible sur : https://www.europe1.fr/technologies/trois-chiffres-pour-comprendre-limmense-impact-ecologique-du-numerique-4036952

Le Journal du Net [en ligne]. 7 janvier 2021 [consulté le 21 septembre 2021]. Nombre d’internautes dans le monde. Disponible sur : https://www.journaldunet.com/ebusiness/le-net/1071539-nombre-d-internautes-dans-le-monde/

ClickClean [en ligne]. [consulté le 23 septembre 2021]. Vos apps sont-elles écolos? Découvrez si vos applications préférées tournent aux énergies propres ou polluantes. Disponible sur : http://www.clickclean.org/france/fr/

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    Envoyer un e-mail consommerait autant d’énergie que de laisser une ampoule allumée pendant 25 minutes, poster une photo équivaudrait à laisser trois ampoules de 20 watts allumées durant une heure, le téléchargement d’un magazine ou d’un journal électronique consommerait autant d’électricité que de faire fonctionner une machine à laver pour une faire une lessive.

Et pour citer un exemple hors-norme, la consommation d’électricité occasionnée par les 2,7 milliards de visionnages sur les réseaux de la vidéo « Gangnam Style », de l’artiste sud-coréen Psy, équivaudrait à la consommation annuelle d’une centrale nucléaire de petite taille. C’est donc une évidence, l’utilisation d’Internet par ses internautes, qui induit une sollicitation constante des infrastructures matérielles dont nous parlions au paragraphe précédent, génère une utilisation des ressources ainsi qu’une pollution environnementale conséquente.
Le transit de données effectué à chaque seconde aux quatre coins du globe par des milliards d’internautes, que ce soit à l’occasion de l’envoi d’un e-mail, du visionnage d’une vidéo en streaming, d’une requête sur un moteur de recherche, ou encore de l’utilisation des différents appareils et équipements informatiques (smartphones, tablettes, ordinateurs, objets connectés…), finit en s’accumulant par prendre une place non négligeable dans l’impact environnemental du secteur du numérique. Comme cité plus tôt, 20 % de l’énergie consommée par le secteur du numérique est imputable à l’utilisation de nos réseaux, contre 30 % pour l’utilisation quotidienne de nos divers équipements. Quand aux émissions de gaz à effet de serre générées par ce secteur, 26 % sont liées à l’électricité nécessaire au fonctionnement de ces divers équipements, et 16 % à l’utilisation des différents réseaux sociaux.
Pour détailler plus précisément les origines de l’impact du transit de données sur le web, les vidéos en représentent 80 %, et sont donc de loin la principale cause de consommation d’énergie et de pollution générée par le flux de données constant sur Internet. Et ceci s’explique par le poids, plus précisément l’espace de stockage occupé par les fichiers vidéos.
Selon The Shift Project, 1 % des émissions de CO2 au niveau mondial serait liées au trafic vidéo, et le trafic grandissant chaque jour, ce sujet peut-être considéré comme préoccupant.Même si toutes les entreprises ne sont pas classés au même titre en terme d’impact écologique. Si par exemple des entreprises comme Google ou Facebook s’engagent sur la voie d’un numérique plus durable en alimentant leurs serveurs avec des énergies renouvelables, d’autres comme Amazon ou Netflix, qui pour ce dernier alimente 30 % de ses infrastructures au charbon, semblent moins préoccupées par la question environnementale.
Quoi qu’il en soit, le trafic vidéo, et plus précisément le streaming vidéo (vidéos à la demande, tout public, pornographie, réseaux sociaux…) qui représente 60 % du trafic total, est aujourd’hui la source d’une certaine pollution environnementale.
Mais loin d’être seul occupant du trafic de données fait chaque jour sur Internet, les jeux vidéos (11 % du trafic), les réseaux sociaux sur lesquels sont partagés chaque jour des milliards de photos et vidéos, les cookies des sites web ou encore les e-mails et les requêtes des moteurs de recherche, occupent également une place importante dans l’impact environnemental généré par le trafic de données.

Avec 3,48 milliards d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux en 2019, et la machine s’agrandissant chaque année, un réseau social comme Facebook a un impact en émission de gaz à effet de serre estimé à environ 645 millions de kg de CO2 par an, impact vertigineux équivalent à 645 000 vols Paris – New-York !

Pour ce qui est des e-mails, qui sont courants dans notre vie professionnelle et personnelle, 1,4 milliards en sont envoyés chaque jour en France, parmi les 293 milliards envoyés dans le monde, nombre qui augmente significativement chaque année. Ce qui bien entendu participe également de façon non négligeable à augmenter l’impact écologique du numérique dans le monde. Et le fait semble ironique, quand on sait que la plupart des ces e-mails sont en réalités des spams (75 %), et que la majorité (60%) ne serait jamais lus. Une grande partie de cette pollution pourrait donc être évitée !
Une fois tous ces chiffres et ces données mis en lumière, la question qui se pose est que peut-on faire depuis notre ordinateur ou notre smartphone pour influencer cet impact écologique ? Peut-on utiliser Internet de façon moins polluante ?
Et bien que l’on ne puisse effectivement pas en tant qu’utilisateur changer la politique des géants du numérique, on peut participer à réduire cet impact en adoptant quelques conduites simples qui permettent de réduire efficacement notre coût carbone en tant qu’utilisateur.
Puisque nous avons vu ci-dessus que 80 % du transit de données sur Internet est lié au trafic vidéo, changer cette consommation paraît être indispensable afin d’influencer l’impact du trafic Internet. Et pour modifier cette consommation en douceur, on peut, au-delà du fait de sélectionner davantage les vidéos que l’on regarde afin d’en réduire le nombre, penser à regarder nos vidéos avec une résolution adaptée à notre écran. Avec 360px de résolution sur un téléphone portable, ou 720px sur un ordinateur portable, la résolution est suffisante et pollue moins !

Une chose simple et décisive sur l’impact environnemental, c’est également de regarder ses vidéos en Wifi et pas en 4G. Effectivement, la Wifi consomme entre 5 et 25 fois moins d’énergie que la 4G, elle pollue donc bien moins, et l’expérience est exactement la même !

Pour renforcer encore plus l’éco-responsabilité de sa navigation sur la toile, on peut désactiver la lecture automatique des vidéos sur les différents réseaux sociaux, ou sur Netflix, ou encore préférer le téléchargement au streaming vidéo quand c’est possible.
Pour ce qui est des réseaux sociaux, mettre en place un économiseur de données, sur Facebook par exemple, mettre son téléphone en économie d’énergie afin de fermer les applications qui tournent en arrière-plan lorsqu’on ne l’utilise pas, et faire attention à ne pas trop stocker de photos et de vidéos sur le cloud (la sauvegarde) de l’application, sont des méthodes astucieuses et efficaces.

Le stockage en ligne de documents, de vidéos, de photographies ou encore de morceaux de musique, sur des serveurs situés tout autour du globe, qu’on appelle couramment le « cloud », fait partie des facteur polluants qui peuvent être réduits par une vigilance plus importante de l’utilisateur.

Est-il vraiment nécessaire d’avoir des dizaines de photos et vidéos, qui occupent de l’espace, sur chaque application et réseau social de notre smartphone ?

Un petit effort de nettoyage régulier de nos sauvegardes peut avoir un impact réel à l’échelle global sur les émissions de gaz à effet de serre des « datacenters » et autres infrastructures numériques.

Enlever la lecture automatique des vidéos, ou encore réduire la qualité et le poids des contenus partagés, s’avèrent également être des attitudes payantes en terme de réduction de l’impact écologique.

Photo par Georgia de Lotz sur Unsplash

On peut aussi adopter des gestes écoresponsables pour ce qui est des e-mails. Et en matière d’e-mail, la première chose à faire et de nettoyer régulièrement sa boîte mail ! En effet, une personne qui ne nettoierait pas ses e-mails durant 5 ans, émettrait environ 140 kg de CO2 !

On peut également réduire le nombre de destinataires lorsque c’est possible, ou encore optimiser ses e-mails en réduisant ou en enlevant les pièces jointes inutiles.

Enfin, pour les recherches Internet, on peut en premier lieu décider d’opter pour un moteur de recherche reversant une partie de ses gains à un projet écologique ou humanitaire, peut-être moins vorace en énergie comme Ecosia, Chrome étant un des plus énergivores. On peut également rechercher directement depuis la barre d’adresse avec l’URL du site ou avec des mots-clés précis, ce qui réduit jusqu’à 4 fois les émissions de gaz à effet de serre d’une requête Internet.

Dernières recommandations, on peut couper les animations flash et les publicités, et désactiver les services de localisation pour consommer moins d’énergie !

Un petit plus, privilégier la télévision par TNT, c’est moins polluant que par Internet ! Effectivement, regarder une émission en haute résolution depuis sa box ADSL génère une émission de gaz à effet de serre similaire à la fabrication, au transport et à la lecture d’un DVD. Alors, optons pour la TNT !

En bref, nous avons vu qu’il y a un certain nombres de petites méthodes que l’on peut appliquer dans notre utilisation quotidienne d’Internet et de nos appareils numériques afin de réduire notre impact environnemental.

    Si le transit de données effectué chaque minute de chaque jour sur Internet pollue irrémédiablement, de par la sollicitation d’un immense réseau de serveurs et autres infrastructures, on peut directement avoir un impact sur ce transit en décidant, avec de simples astuces et de petites méthodes, de réduire notre poids au sein de celui-ci.

Sources :

Retrouvez les sources de cet article dansla bibliographie du dossier intégral. Découvre notre dossier exlusif « Mesurer, comprendre et faire évoluer l’impact environnemental du numérique » en cliquant sur ce lien.

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Écologie

Un « cloud » pas si virtuel ? Internet, un immense réseau matériel

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Photo par Ian Battaglia sur Unsplash

    Au-delà de la part approximative de 75 % que représente la fabrication des appareils et équipements numériques dans l’impact environnemental général du secteur, d’autres facteurs viennent combler les 25 % restants de pollution générée.

Et ceux-ci sont principalement les infrastructures matérielles qui soutiennent le réseau titanesque que représente aujourd’hui Internet, ainsi que l’utilisation de ce réseau. Effectivement, si les géants du numérique s’emploient depuis une dizaine d’années à nous vanter sans relâche les vertus émancipatrices et modernes de la dématérialisation, qui nous permettrait de nous affranchir des déterminismes du matériel, semblant aujourd’hui dépassé par les performances de la sauvegarde en ligne, le fameux « cloud » n’en reste pas moins dans les faits soutenu par un immense réseau de machines physiques, qui ne manquent pas quand à elles de faire croître un peu plus chaque jour l’impact environnemental du numérique.

Loin d’être immatériel, ce réseau composé d’une multitude d’appareils et d’équipements informatiques divers (satellites, serveurs, câbles sous-marin, terminaux domestiques et autres) et présent aux quatre coins du globe, nécessite d’être alimenté par une énorme quantité d’eau et d’électricité, et participe en grande partie à l’émission de gaz à effet de serre du secteur numérique. Au vu de son coût écologique, le « cloud » est-il donc en fin de compte aussi léger qu’on le croit ?

Pour laisser parler les chiffres, 35 % de l’énergie utilisée dans le secteur du numérique sert au bon fonctionnement de nos réseaux, dont 15 % sert exclusivement à faire tourner les « datacenters », sorte d’immenses centre de données regroupant les serveurs d’une ou plusieurs entreprises. Pour le reste, 21 % de l’eau consommée a pour fonction l’utilisation des équipements numériques, et principalement le refroidissement des « datacenters », et 14 % des gaz à effets de serre émis sont également attribuables à ces fameux centre de données.

Car en effet, pour citer un exemple, lorsque l’on envoie un e-mail, le fichier contenu n’est pas directement envoyé à l’ordinateur de notre correspondant, mais celui-ci part de notre machine pour arriver dans un premier temps dans le centre de données de notre fournisseur d’accès Internet, qui renvoie lui-même le fichier au centre de données du fournisseur d’accès de notre correspondant, en le faisant transiter entre temps par de nombreuses machines aux quatre coins de la planète. Et tout cela avant d’arriver finalement sur l’ordinateur du correspondant en question. Et c’est la même chose lorsqu’on fait une requête, depuis notre moteur de recherche à la maison.

Transit de données constant à travers box Internet, centre de données, câbles sous-marins et/ou souterrains, antennes relais et satellites, c’est ça la magie aussi complexe que vertigineuse du réseau gargantuesque qu’est Internet !

Photo par Ian Battaglia sur Unsplash

Avec 4,79 milliards d’internautes en 2020, soit 5,5 % de plus qu’en 2019, Internet continue de grandir chaque année, soutenu par un nombre croissant d’infrastructures matérielles.

Si les « datacenters » localisés uniquement en Californie, aux États-Unis, ont consommés cette année, notamment pour leur refroidissement, l’équivalent de 158 000 piscines olympiques, on imagine aisément l’impact écologique général de ces infrastructures. Ainsi, loin d’être immatériel, l’immense réseau international qu’est Internet est un enchevêtrement complexe d’infrastructures et de machines diverses qui consomment des ressources telles que de l’eau salubre, et de l’énergie dans d’immenses quantités.

Avec l’expansion permanente d’Internet et l’arrivée quotidienne de nouveaux contenus et visiteurs sur la toile, l’accroissement permanent du nombre de ces infrastructures particulièrement gourmandes en ressources diverses paraît donc difficilement soutenable à long terme. Et trouver des alternatives durables semblent aujourd’hui devenir une question cruciale pour une meilleure gestion des ressources et de l’environnement.

Pour aller encore plus loin sur le sujet, le podcast « Pollution numérique : la grande illusion du virtuel ? » par France Culture, qui accueille Guillaume Pitron, journaliste spécialiste du numérique, et Inès Leonarduzzi, fondatrice de l’ONG « Digital For The Planet », disponible sur le site « franceculture.fr », permet de mesurer plus en détails les enjeux liés à la matérialité du réseau Internet.

Si certaines de ces infrastructures semblent parfois s’orienter vers un consommation d’énergie renouvelable et des alternatives plus durables pour l’environnement, il reste tout de même un certain nombre de questions en suspens quand à l’avenir de la consommation énergétique du réseau matériel souvent trop bien camouflé derrière le fameux « cloud », trop souvent présenté comme léger et imperceptible.

    Mais alors, que peut-on bien faire en tant qu’utilisateur pour participer à réduire l’impact écologique du numérique, tout en ayant pas la main mise sur les infrastructures qui composent le réseau ? Et bien c’est en tant qu’« utilisateur », que notre simple « utilisation » de ce réseau peut faire une grande différence.

Sources :

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Commerce équitable

L’impact environnemental et humain de la fabrication des appareils numériques

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Photo par Malachi Brooks sur Unsplash

    « En France, 80% des impacts environnementaux sont directement liés à la fabrication des terminaux des utilisateurs », dit Frédéric Bordage, auteur spécialiste du numérique responsable et créateur de la communauté GreenIT en faveur du numérique durable.

En effet, qu’il s’agisse des 35 % d’énergies primaires consommées durant la fabrication de nos terminaux numériques, des 79 % d’eau utilisée, ou des 44 % de gaz à effet de serre émis, le plus gros de la consommation de matière première et de la pollution générée dans le secteur du numérique, a lieu lors de la phase de production de nos équipements, et non comme on pourrait le croire lors de leurs utilisations quotidiennes. La simple fabrication d’un téléviseur exige d’extraire jusqu’à 2,5 tonnes de matières premières et génère 350 kg de CO2. Celui-ci, avant sa première utilisation, aura émis autant de CO2 qu’un aller-retour Paris-Nice en avion.

Alors que les marques du secteur du numérique nous incite à consommer de plus en plus d’équipements divers (smartphone, téléviseur, enceinte, objets connectés…), de plus en plus grands et complexes (miniaturisation des technologies, résolution…), ces nouveaux équipements ont un impact de grandissant sur l’environnement. Limiter l’impact du numérique, c’est donc en premier lieu utiliser moins d’objets numériques et les garder le plus longtemps possible, et lorsque ceux-ci sont en fin de vie, penser à les recycler et à leur donner une seconde vie en les amenant chez un reconditionneur.

Acheter du matériel de seconde main, qu’il soit d’occasion ou reconditionné, et donc remis à neuf, aide ainsi à réduire de façon non négligeable l’empreinte carbone du numérique, qui est due en grande partie à la production et au renouvellement des différents terminaux et équipements. Limiter le nombre d’objets connectés, et plus largement informatiques, est également une façon très efficace de réduire cet impact.

Dans une société où la publicité est omniprésente et tente de façon permanente de nous vendre de multiples objets connectés, dont la réelle nécessité peut être remis en question, il peut-être tentant de s’équiper d’une nouvelle montre connectée, d’une batterie portative ou du dernier modèle de smartphone.

Mais la production de ces équipements, qui nous sont vendus par les grandes entreprises comme vecteurs de progrès humain et technologique, requièrent de grandes quantités de ressources, telle que l’eau, et des matériaux rares et précieux, au coût élevé tant d’un point de vue environnemental, que social et humain.

Et malheureusement trop souvent, la durée de vie de ces équipements est conditionnée par le principe d’obsolescence programmée. En effet, de nombreuses techniques existent, de fabrication ou bien commerciale, comme la durée de vie programmée d’un objet informatique, la difficulté à trouver des pièces de rechange, ou encore le prix exorbitant des réparations, pour inciter l’acheteur à racheter un nouvel équipement neuf au lieu de faire réparer celui-ci.

Photo par Malachi Brooks sur Unsplash

Si la production des équipements numérique semble ainsi être un problème de taille, de nombreux rapports nous indique que la fin de vie de ceux-ci n’est guère mieux, et que moins de 25 % de ces équipements sont recyclés, quand les autres sont généralement exportés illégalement pour finir dans des décharges géantes à ciel ouvert. Généralement dans des pays asiatiques ou africains, comme la plupart des déchets.

Qu’il s’agisse donc de la fabrication ou du recyclage, lutter contre l’impact environnemental du numérique, c’est donc en premier lieu utiliser moins d’équipements et les faire durer plus longtemps.

Photo par Patrick Hendry sur Unsplash

Si la fabrication des équipements numérique a un coût environnemental démesuré, il est tout de même important de préciser que le coût social et humain de cette fabrication est le reflet de son impact environnemental.

De nombreux matériaux rares et précieux qui sont utilisés dans la fabrication des smartphones, composants informatiques ou autres objets connectés, tels que des métaux comme le lithium bolivien, l’or australien ou encore le tantale et/ou le cobalt congolais, sont extraits dans des conditions dramatiques, illégales et destructrice pour l’environnement. L’extraction illégal de la plupart de ces « minerais du sang » est à l’origine de drames humains, finance directement le travail d’enfants et la guerre civile, et est extrêmement nocive pour l’environnement.

    Ainsi, il est aujourd’hui important de remettre en question nos modes de production et de consommation qui doivent évoluer vers l’intérêt commun, et devenir le reflet du monde de demain. Mieux comprendre et transformer les modèles productifs dans le secteur du numérique, semble donc être la clé de voûte de la réduction de l’impact environnemental de ce secteur, et d’une transition écologique et sociale concrète.

Sources :

Retrouvez les sources de cet article dansla bibliographie du dossier intégral. Découvre notre dossier exlusif « Mesurer, comprendre et faire évoluer l’impact environnemental du numérique » en cliquant sur ce lien.

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