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L’impact du transit de données sur le web, quelques méthodes et astuces pour une navigation écoresponsable

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Photo par Alvaro Reyes sur Unsplash

    Envoyer un e-mail consommerait autant d’énergie que de laisser une ampoule allumée pendant 25 minutes, poster une photo équivaudrait à laisser trois ampoules de 20 watts allumées durant une heure, le téléchargement d’un magazine ou d’un journal électronique consommerait autant d’électricité que de faire fonctionner une machine à laver pour une faire une lessive.

Et pour citer un exemple hors-norme, la consommation d’électricité occasionnée par les 2,7 milliards de visionnages sur les réseaux de la vidéo « Gangnam Style », de l’artiste sud-coréen Psy, équivaudrait à la consommation annuelle d’une centrale nucléaire de petite taille. C’est donc une évidence, l’utilisation d’Internet par ses internautes, qui induit une sollicitation constante des infrastructures matérielles dont nous parlions au paragraphe précédent, génère une utilisation des ressources ainsi qu’une pollution environnementale conséquente.
Le transit de données effectué à chaque seconde aux quatre coins du globe par des milliards d’internautes, que ce soit à l’occasion de l’envoi d’un e-mail, du visionnage d’une vidéo en streaming, d’une requête sur un moteur de recherche, ou encore de l’utilisation des différents appareils et équipements informatiques (smartphones, tablettes, ordinateurs, objets connectés…), finit en s’accumulant par prendre une place non négligeable dans l’impact environnemental du secteur du numérique. Comme cité plus tôt, 20 % de l’énergie consommée par le secteur du numérique est imputable à l’utilisation de nos réseaux, contre 30 % pour l’utilisation quotidienne de nos divers équipements. Quand aux émissions de gaz à effet de serre générées par ce secteur, 26 % sont liées à l’électricité nécessaire au fonctionnement de ces divers équipements, et 16 % à l’utilisation des différents réseaux sociaux.
Pour détailler plus précisément les origines de l’impact du transit de données sur le web, les vidéos en représentent 80 %, et sont donc de loin la principale cause de consommation d’énergie et de pollution générée par le flux de données constant sur Internet. Et ceci s’explique par le poids, plus précisément l’espace de stockage occupé par les fichiers vidéos.
Selon The Shift Project, 1 % des émissions de CO2 au niveau mondial serait liées au trafic vidéo, et le trafic grandissant chaque jour, ce sujet peut-être considéré comme préoccupant.Même si toutes les entreprises ne sont pas classés au même titre en terme d’impact écologique. Si par exemple des entreprises comme Google ou Facebook s’engagent sur la voie d’un numérique plus durable en alimentant leurs serveurs avec des énergies renouvelables, d’autres comme Amazon ou Netflix, qui pour ce dernier alimente 30 % de ses infrastructures au charbon, semblent moins préoccupées par la question environnementale.
Quoi qu’il en soit, le trafic vidéo, et plus précisément le streaming vidéo (vidéos à la demande, tout public, pornographie, réseaux sociaux…) qui représente 60 % du trafic total, est aujourd’hui la source d’une certaine pollution environnementale.
Mais loin d’être seul occupant du trafic de données fait chaque jour sur Internet, les jeux vidéos (11 % du trafic), les réseaux sociaux sur lesquels sont partagés chaque jour des milliards de photos et vidéos, les cookies des sites web ou encore les e-mails et les requêtes des moteurs de recherche, occupent également une place importante dans l’impact environnemental généré par le trafic de données.

Avec 3,48 milliards d’utilisateurs actifs sur les réseaux sociaux en 2019, et la machine s’agrandissant chaque année, un réseau social comme Facebook a un impact en émission de gaz à effet de serre estimé à environ 645 millions de kg de CO2 par an, impact vertigineux équivalent à 645 000 vols Paris – New-York !

Pour ce qui est des e-mails, qui sont courants dans notre vie professionnelle et personnelle, 1,4 milliards en sont envoyés chaque jour en France, parmi les 293 milliards envoyés dans le monde, nombre qui augmente significativement chaque année. Ce qui bien entendu participe également de façon non négligeable à augmenter l’impact écologique du numérique dans le monde. Et le fait semble ironique, quand on sait que la plupart des ces e-mails sont en réalités des spams (75 %), et que la majorité (60%) ne serait jamais lus. Une grande partie de cette pollution pourrait donc être évitée !
Une fois tous ces chiffres et ces données mis en lumière, la question qui se pose est que peut-on faire depuis notre ordinateur ou notre smartphone pour influencer cet impact écologique ? Peut-on utiliser Internet de façon moins polluante ?
Et bien que l’on ne puisse effectivement pas en tant qu’utilisateur changer la politique des géants du numérique, on peut participer à réduire cet impact en adoptant quelques conduites simples qui permettent de réduire efficacement notre coût carbone en tant qu’utilisateur.
Puisque nous avons vu ci-dessus que 80 % du transit de données sur Internet est lié au trafic vidéo, changer cette consommation paraît être indispensable afin d’influencer l’impact du trafic Internet. Et pour modifier cette consommation en douceur, on peut, au-delà du fait de sélectionner davantage les vidéos que l’on regarde afin d’en réduire le nombre, penser à regarder nos vidéos avec une résolution adaptée à notre écran. Avec 360px de résolution sur un téléphone portable, ou 720px sur un ordinateur portable, la résolution est suffisante et pollue moins !

Une chose simple et décisive sur l’impact environnemental, c’est également de regarder ses vidéos en Wifi et pas en 4G. Effectivement, la Wifi consomme entre 5 et 25 fois moins d’énergie que la 4G, elle pollue donc bien moins, et l’expérience est exactement la même !

Pour renforcer encore plus l’éco-responsabilité de sa navigation sur la toile, on peut désactiver la lecture automatique des vidéos sur les différents réseaux sociaux, ou sur Netflix, ou encore préférer le téléchargement au streaming vidéo quand c’est possible.
Pour ce qui est des réseaux sociaux, mettre en place un économiseur de données, sur Facebook par exemple, mettre son téléphone en économie d’énergie afin de fermer les applications qui tournent en arrière-plan lorsqu’on ne l’utilise pas, et faire attention à ne pas trop stocker de photos et de vidéos sur le cloud (la sauvegarde) de l’application, sont des méthodes astucieuses et efficaces.

Le stockage en ligne de documents, de vidéos, de photographies ou encore de morceaux de musique, sur des serveurs situés tout autour du globe, qu’on appelle couramment le « cloud », fait partie des facteur polluants qui peuvent être réduits par une vigilance plus importante de l’utilisateur.

Est-il vraiment nécessaire d’avoir des dizaines de photos et vidéos, qui occupent de l’espace, sur chaque application et réseau social de notre smartphone ?

Un petit effort de nettoyage régulier de nos sauvegardes peut avoir un impact réel à l’échelle global sur les émissions de gaz à effet de serre des « datacenters » et autres infrastructures numériques.

Enlever la lecture automatique des vidéos, ou encore réduire la qualité et le poids des contenus partagés, s’avèrent également être des attitudes payantes en terme de réduction de l’impact écologique.

Photo par Georgia de Lotz sur Unsplash

On peut aussi adopter des gestes écoresponsables pour ce qui est des e-mails. Et en matière d’e-mail, la première chose à faire et de nettoyer régulièrement sa boîte mail ! En effet, une personne qui ne nettoierait pas ses e-mails durant 5 ans, émettrait environ 140 kg de CO2 !

On peut également réduire le nombre de destinataires lorsque c’est possible, ou encore optimiser ses e-mails en réduisant ou en enlevant les pièces jointes inutiles.

Enfin, pour les recherches Internet, on peut en premier lieu décider d’opter pour un moteur de recherche reversant une partie de ses gains à un projet écologique ou humanitaire, peut-être moins vorace en énergie comme Ecosia, Chrome étant un des plus énergivores. On peut également rechercher directement depuis la barre d’adresse avec l’URL du site ou avec des mots-clés précis, ce qui réduit jusqu’à 4 fois les émissions de gaz à effet de serre d’une requête Internet.

Dernières recommandations, on peut couper les animations flash et les publicités, et désactiver les services de localisation pour consommer moins d’énergie !

Un petit plus, privilégier la télévision par TNT, c’est moins polluant que par Internet ! Effectivement, regarder une émission en haute résolution depuis sa box ADSL génère une émission de gaz à effet de serre similaire à la fabrication, au transport et à la lecture d’un DVD. Alors, optons pour la TNT !

En bref, nous avons vu qu’il y a un certain nombres de petites méthodes que l’on peut appliquer dans notre utilisation quotidienne d’Internet et de nos appareils numériques afin de réduire notre impact environnemental.

    Si le transit de données effectué chaque minute de chaque jour sur Internet pollue irrémédiablement, de par la sollicitation d’un immense réseau de serveurs et autres infrastructures, on peut directement avoir un impact sur ce transit en décidant, avec de simples astuces et de petites méthodes, de réduire notre poids au sein de celui-ci.

Sources :

Retrouvez les sources de cet article dansla bibliographie du dossier intégral. Découvre notre dossier exlusif « Mesurer, comprendre et faire évoluer l’impact environnemental du numérique » en cliquant sur ce lien.

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